Benjamin Moulet, Évêques, pouvoir et société à Byzance (viiie-xie siècle): Territoires, communautés et individus dans la société provinciale byzantine, Paris 2011, 613pp.
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Dans la société byzantine, éminemment chrétienne, les
évêques jouent un rôle qui dépasse de
loin celui qu’on leur assigne aujourd’hui, avant tout
celui de pasteur du troupeau. Personnages
publics, ils se sont imposés comme une nouvelle catégorie
sociale au service de l’État. Pour écrire l’histoire du corps épiscopal à
l’époque mésobyzantine (viiie-xie siècle), l’auteur a dépouillé une très large
palette de sources de tous ordres, depuis les récits hagiographiques et les chroniques
jusqu’aux sceaux, en passant par les Notitiæ Episcopatuum.
Cette brillante étude réussit à se placer du point de
vue des évêques, et notamment des
évêques de la base, les plus difficiles à cerner car les
sources constantinopolitaines les négligent; mais l’existence de sources
hagiographiques, présentant la vie dans des cités parfois secondaires, y aide
grandement. Il s’agit donc ici d’une histoire byzantine vue avant tout de province, ce qui n’est pas fréquent. À l’étude
d’un corps social, les évêques, dont nous pouvons suivre la carrière, depuis
l’enseignement reçu, sans doute plus largement répandu en province que nous ne
l’avions longtemps cru, jusqu’à la mort, s’ajoute la description minutieuse de
l’action de l’évêque dans son évêché, au milieu de son territoire, de son
clergé et de ses fidèles. Relais des volontés impériale et patriarcale dans les
provinces de l’Empire, l’évêque tente, dans un contexte de compétition avec les
autorités locales, d’imposer son propre pouvoir, dans ses aspects spatiaux,
sociaux, religieux et symboliques.
Relais des volontés impériale et patriarcale dans les
provinces de l'Empire, l'évêque tente, dans un contexte de compétition avec les
autorités locales, d'imposer son propre pouvoir, dans ses aspects spatiaux,
sociaux, religieux et symboliques.